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#INTERVIEW : GABRIEL BOURGUIGNON DE RETOUR DU MONDIAL

Bonjour Gabriel, tu viens de quitter le sol égyptien pour revenir en France, quel bilan tires-tu de cette expérience ?

Pour la RD du Congo, c’est une super expérience qu’on a vécu avec une compétition réussie. On était parti en étant le petit poucet de ce Mondial, avec toutes ces équipes de grande qualité.
On repart avec une victoire et une 28ème place sur 32, ce qui a fait la joie d’une nation. C’est quelque chose d’important pour le handball congolais.

De plus, d’avoir battu l’Angola est une grosse performance pour le Congo. Cela faisait 12 ans que ce n’était pas arrivé.

Quels ont été les émotions de l’équipe après cette victoire ?

On a tout simplement écrit l’histoire avec cette première victoire dans un Championnat du Monde, donc les émotions étaient uniques.
On a vécu un moment incroyable, et on s’en souviendra très longtemps.

Quel est pour toi ton plus beau souvenir ?

Il y a déjà cette victoire contre l’Angola, c’est une certitude, mais il y a aussi ce groupe et cette cohésion qui emmène de la joie, de la fraicheur dans ce monde du handball.
Ce match face à l’Argentine est aussi un beau souvenir. On rentre bien dans cette compétition avec une très belle première période, c’est que du positif.

A titre individuel qu’est ce que cela t’a apporté ?

Tout d’abord de travailler avec une autre culture. C’était différent de ce que je connais au quotidien.
J’ai emmené mes compétences et mes connaissances et puis, tu t’aperçois quelques fois qu’il faut travailler autrement, qu’on doit adapter notre façon de faire.
De plus, cela m’a apporté de la reconnaissance au niveau international, en étant identifié comme l’entraineur des gardiens de but de l’USAM Nîmes Gard et d’ouvrir un nouveau réseau.

Quel était ton rôle dans cette sélection ?

Dans un premier temps c’était d’être l’adjoint de Francis Trésor Tuzolana car l’entraineur adjoint officiel était resté au Congo en raison des conditions sanitaires. J’ai participé au projet de jeu avec Francis.

Par la suite, j’étais basé sur le spécifique gardien de but, tout en gardant un œil sur la préparation des matchs en soutien des entraineurs.

Comment on vit une compétition comme celle-là ?

En dehors des matchs et des entrainements, c’était des transports en bus, des tests PCR tous les jours à l’hôtel.
Le rythme était basé sur des soins et du repos pour les joueurs, de l’analyse vidéo et de la préparation d’entrainements pour le staff.

Est-ce que vous avez eu l’opportunité de découvrir un peu Le Caire ?

On a eu une journée off entre les deux tours et l’organisateur avait prévu une sortie pour aller voir les Pyramides. Vu la configuration sanitaire et les enjeux on n’a pas pu aller dans le centre historique. Heureusement Momo Sanad, qui était dans le même hôtel, nous a un peu fait visiter virtuellement à travers ce qu’il a pu nous en dire.

Qu’est ce qui t’a le plus marqué dans ce quotidien si particulier ?

Tout s’enchaine très vite. Pour l’équipe du Congo c’était un rythme nouveau. La moitié des joueurs sont non-professionnels et découvraient cet enchainement de matchs, entrainements, analyses. Pour moi c’est mon quotidien à l’USAM mais pour eux c’était nouveau.

Comment vois-tu la suite ?

Il va y avoir un bilan avec la Fédération. C’est ensuite la Fédération qui fixera les objectifs et décidera de renouveler ou pas le staff. On est donc dans l’attente. En ce qui me concerne, j’ai commencé une aventure qui m’a plu et dans laquelle j’ai envie de m’investir encore, Et la CAN qui arrive l’année prochaine est un vrai objectif.

As-tu gardé un œil sur les Nîmois pendant la compétition?

Bien sûr j’avais un œil sur les Nîmois mais aussi sur tous les autres joueurs. On est au plus près de l’action et on en profite pour réparer les qualités de certains joueurs qui peuvent nous paraître intéressant pour l’USAM. Il y a beaucoup de profils de jeunes joueurs à fort potentiel.

Est-ce que tu as évolué sur ta manière d’envisager le travail au quotidien avec les gardiens de but ?

J’ai beaucoup discuté avec le gardien suédois Palicka qui axe beaucoup sur le jeu, et Venio Losert le préparateur des gardiens de but de l’Egypte qui lui amène plus de technique. C’était très intéressant d’échanger un peu avec différentes cultures pour faire évoluer sa propre approche.
J’ai aussi aimé regarder les échauffements des gardiens et leur méthode pour rentrer dans les matchs.

Si tu devais garder une image de ce Mondial ?

La danse sur le terrain. On a vraiment eu le sentiment d’écrire une partie de l’histoire du handball congolais à l’encre indélébile.

Est-ce qu’on arrive à vite rebasculer dans le quotidien après une telle aventure ?

C’est une expérience qui passe très vite mais la réalité du quotidien nous rattrape. Les échéances avec l’USAM arrivent rapidement et on a encore des belles choses à aller chercher. Je suis très content de retrouver la vie nîmoise et ma petite famille qui m’a beaucoup manqué.

Si tu devais résumer ton aventure en un mot ?

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